Généalogie de José CHAPALAIN
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Port de Pêche années 20 Les réponses à la crise sardinière Extraits de l'article de Jean-Michel Le Boulanger dans les "Mémoires de la Ville" de Douarnenez N° 30
"La désertion de la sardine Le système qui engendre Douarnenez, de 1850 à 1900, est basé sur une activité hégémonique : la pêche à la sardine..... En 1880 survient une première alerte, mais revient le poisson d'argent et rien ne change... Mais voilà 1902 et la crise, terrible, qui prive Douarnenez de ressources. Les années qui suivent lui ressemblent. Et les suivante encore. Tant et tant que le système né dans les années 1850 s'effrite et se morcelle.... En attendant la crise est terrible et la faim rode, à Douarnenez. La population maritime est toute entière confrontée à la pénurie : les marins ne ramène plus de sardine et reviennent bredouille de chasses sans espoir; leurs femmes, leurs filles trouvent closes les portes de l'usine.... Pour survivre, Douarnenez se doit d'inventer de nouvelles pêches, de nouveaux moyens de financement, de nouveaux bateaux,, mieux adaptés, plus solides, pour affronter de nouveaux champs de pêche....
Une nouvelle organisation de la pêche Les plus jeunes marins quittent la sardine, trop aléatoire et trop peu rémunératrice. 440 unités exercent encore en 1926, mais seulement 200 en 1930.... Le thon A Douarnenez, il faut attendre 1905 pour voir les thoniers fréquenter le port et les unités locales se livrer à cette pêche.... Dans les années vingt, les pêcheurs douarnenistes, devant les prix élevés atteints par le germon, se tournent en grand nombre vers cette pêche pratiquée de mai à octobre. 15 unités sont armées en 1921 puis 80 en 1925. Cette pêche hauturière est pratiquée au large des côtes espagnoles et dans le golfe de Gascogne, en début de campagne. En juillet et août, le thon qui migre vers le nord est pêché au large des côtes bretonnes, voire même en septembre dans les eaux du sud Irlande.... Un nouveau type de bateau, polyvalent, le malamock, qui permet de pratiquer le thon, les palangres et le maquereaux de dérive, se développe.... En 1938 Douarnenez est le troisième port thonier de France, loin derrière Concarneau où le thon représente 70% des apports. La langouste La disparition de la sardine pousse également les pêcheurs douarnenistes à rechercher de nouvelles espèces, en l'occurrence la langouste.... Certes, la langouste rouge est déjà connue, mais la langouste verte, très différentes, n'a jamais été pêchée auparavant. Des méthodes nouvelles sont utilisées et la technique ancienne de pêche aux casiers est remplacée par la pêche au filet droit.... Le maquereau de ligne, le maquereau de dérive La pêche au maquereau de ligne, très ancienne, se déroule en général de de juin à septembre-octobre au sud de l'île de Sein, dans la "mer de droite". C'est une alternative à la sardine de rogue, pour les patrons qui ne peuvent ou ne veulent y armer. Si le maquereau de ligne engage peu de dépenses, les gains restent, souvent, modestes.... En 1927.... 75 des 91 dundees qui se livrent à cette pêche sont douarnenistes. La production de maquereau de dérive passe de 1880 tonnes en 1910 à 4400 tonnes en 1937.. Et si, en 1955, 77 bateaux pratiquent la pêche au maquereau de dérive, ils ne sont plus que 25 en 1960. Les palangres Les cordes de 50 brasses, armées de 20 hameçons, que l'on attache sur plusieurs kilomètres parfois, vont connaître une certaine faveur auprès des dériveurs maquereautiers douarnenistes..... Quand tous les autres ports se mettent au chalut. A Douarnenez c'est la palangre que l'on utilise pour capturer les poissons de fond.... Le filet de raie Le filet de raie est le métier d'hiver par excellence... Jusqu'au XVIII e siècle, le filet de raie était pratiqué dans la baie de Douarnenez à 400 mètres de la côte, par des fonds de 20 à 25 mètres....
Plus cette diversification des pêches s'intensifie, plus le recours au mareyage est nécessaire.... Dès l'avant guerre, on peut compter à Douarnenez une vingtaine de magasins de marée qui achètent surtout de la sardine pour le compte des usiniers. Ce nombre s'amplifie après 1918..... A partir de 1933, tous les bateaux disposent de glacières et le poisson, alors, peut attendre un peu. C'est aussi dans les années 1930 que quelques mareyeurs achètent leurs premiers camions automobiles pour transporter à la gare leurs produits.....
La motorisation de la flottille Avant la première Guerre mondiale, le moteur marin est pratiquement inconnu sur la côte bretonne.... De 1930 à 1940, la flottille achève sa motorisation. C'est une mutation capitale dans l'histoire de la pêche. Les soucis douarnenistes de préservation de la ressource vont bien vite être balayés. Viendra le temps de la pêche industrielle.....
En 1905, des caisses de Crédits Maritime existent à Douarnenez..... Ces caisses locales, qui aident les marins à acquérir filets, appâts ou rogue, vont également faciliter les mutations des flottilles.... En 1913, le Crédit Maritime Mutuel est doté d'une organisation quasi définitive. Les prêts individuels y deviennent possibles, aux côtés des prêts collectifs aux coopératives d'achat, créées dès l'origine. La formation des marins semble également un élément nécessaire à une redynamisation des pêches. Les jeunes marins, auparavant abandonnés à l'empirisme et à la tradition, doivent maintenant apprendre non seulement les techniques de pêche, mais aussi les rudiments de mécanique, imposés l'évolution technologique.... A Douarnenez, l'Ecole de Navigation Elémentaire de la Pêche est ouverte le 20 novembre 1904. Très vite, la classe s'avère trop petite : pour les 36 places, 58 élèves adultes se présentent. S'y ajoutent les enfants de 12 à 16 ans, presque aussi nombreux..... Enfin, et parallèlement à ces écoles, d'autres lieux de formation permanente s'ouvrent, en 1904, les Abris du Marin, sous l'impulsion de Jacques De Thésac.... Une douzaine d'abris verront le jour dont celui de Douarnenez, ouvert en octobre 1914, rue du Môle. Des cours de perfectionnement, des conférences, du cinéma, des bibliothèques, des ateliers.. y sont proposés aux marins ainsi que de la tisane d'eucalyptus, l'alcool étant interdit. On sait l'influence de l'alcool sur les marins.... Louis Ropers et de nombreux autres auteurs ont sur le sujet des développements éloquents. " Nous pouvons affirmer sans aucune exagération que la consommation d'alcool absorbe un quart du gain du pêcheur" (Ropers 1906)".....
Le détail complet dans l'article de Jean-Michel Le Boulanger dans les "Mémoires de la Ville" de Douarnenez N° 30 |