Généalogie de José CHAPALAIN


 

 

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« La prostitution à Quimper au XIII ème siècle »

par Jean-Paul Péron

extrait de l'article

Tome CXXXIII – Année 2004 de la Société Archéologique du Finistère

 

Au XIII ème …… documentation énorme sur le vagabondage et la mendicité, les hospices, les maisons de force, les lettres de cachet, etc ., mais les prostituées n’apparaissent jamais sauf allusions superficielles. ……

Il faut aller s’émerger dans les archives du présidial – les procédures criminelles entre autres- et les registres d’écrou de la prison de Quimper pour découvrir matière à produire un exposé qui ne succombe pas au discours superficiel de clichés anachroniques sur fond de moralisme réducteur …..

La prostitution féminine n’est pas matière à délit au XIII ème siècle …….. Mais le racolage flagrant, qu’un simple particulier peut dénoncer, valait à la courtisane soumise à une latitude répressive plutôt floue des juges de police du lieu, l’emprisonnement et éventuellement le fouet et le pilori, marques d’infamie.  …….

Les « maquerelles » étaient elles-mêmes fouettées, voire marquées d’une fleur de lys et même promenées dans les rues avec écriteaux devant et derrière. ……

Il existe différents niveaux dans la déchéance : une mendiante se livre pour de la nourriture ; une ambulante de passage pratique des tarifs en argent comme les habituées de la ville qui sont une vingtaine au plus .

En 1719, une quinzaine de ces filles écrouées à Quimper sont expédiées en Amérique sur ordre de l’intendant, en compagnie d’autres vagabonds. …..

En 1760 une répression plus vigilante s’abat sur les filles de joie. ….

Pour les années 1774 et 1775 une vingtaine de filles sont expédiées à Rennes. …

Les années 1770-1780 montrent une véritable recrudescence de la prostitution quimpéroise en dépit de la vigilance accrue des autorités de police. Il est vrai que Quimper est devenue une ville de garnisons régulières depuis la guerre de Sept Ans (1756-1763) et que les filles y sont attirées par la présence renouvelée de soldats, clientèle facile et peu préoccupée de l’opinion locale. …..

Le 10 juin 1780, c’est une toute jeune fille de dix-sept ans, originaire de Douarnenez, qui fait un séjour en geôle avant d’être envoyée à Rennes. …..

La prison de Quimper est ainsi constamment peuplée de filles de mauvaise vie. Pour la seule année 1780, on dénombre une bonne quinzaine ; pour 1781, une dizaine. L’année 1782 voit passer quatorze putains et 1783 une vingtaine.   …..

Le 20 octobre 1780, une jeune prostituée de dix-huit ans, originaire de Pouldergat, « abandonnée au vice et ne s’étant pas corrigée », est transférée au dépôt de Rennes sur sollicitation de son père et de son frère aîné majeur. …..

Une peine d’emprisonnement sanctionne d’ailleurs les soldats tentés par le repos du guerrier que l’on peut trouver dans les auberges des villes hantées par les « roulures ». ….

Sur les quatre-vingt-cinq filles répertoriées dans les registres d’écrous de 1774 à 1783 on découvre deux lingères, une cuisinière, une marchande de fruits,quelques épouses. La plupart des filles sont issues de la misère paysanne, filles de journaliers agricoles acculées à vivre de leurs charmes et qui ont aussi bien fui la dure existence des servantes-adolescentes rurales. ….

 

Dans les années 1840, quarante à cinquante filles ou femmes se prostituent à Quimper, professionnelles in situ ou ambulantes, dont quinze à vingt sont syphilitiques. ….

 

Je vous recommande la lecture complète de cet article très intéressant et très bien documenté

Nota : j'ai envoyé un mail et une lettre à la Société Archéologique du Finistère dont je suis adhérent pour demander un accord préalable d'insertion de ce résumé, mais pas eu de réponse à mes deux envois, cet article sera retiré ou revu si demande de l'association ou de l'auteur