Généalogie de José CHAPALAIN
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Une histoire de fausse monnaie Extrait de l'article de Docteur Kervarec dans les "Mémoires de la ville de Douarnenez" N° 12
" Le 12 Floréal de l'an VIII, Michel MORVAN, meunier au moulin de Kerguesten en Pouldergat et son frère Joachim, canonnier à la batterie du Rosmeur à Douarnenez, étaient arrêté à Pouldavid porteurs de fausses monnaies et de papiers pour la falsification. Au début du mois de Floréal Michel MORVAN avait donné à Mme GUILLOU, femme MARZIN, de Ploaré, une fausse pièce de 60 centimes. Ce fut en tentant d'en écouler quelques autres à Pouldavid chez le citoyen BOURSY, négociant, puis chez Perrine DROVAL, femme LE BIHAN, aubergiste, qu'ils furent pris. " Le jour même, procès verbal était dressé par le citoyen KERDREACH, juge de paix du canton de Douarnenez, stipulant que Michel MORVAN était porteur de sept fausses pièces de douze sols ou soixante centimes, et de trois billets pour la falsification des monnaies. Joachim, lui, n'ayant qu'une pièce de douze sols et deux croix de Malte.... " Le 15 messidor de l'an VIII, sous la présidence du citoyen LE GUILLOU-KERINCUFF et de BODET et HUCHET suppléants, se déroula à Quimper, au tribunal criminel, le jugement de Michel et Joachim MORVAN. Joachim MORVAN était acquité et remis en liberté le même jour. Michel quant à lui, fut condamné à quinze ans de fers et a être exposé pendant six heures sur la place publique, attaché à un poteau placé sur un échafaud. Au-dessus des sa tête on plaça un écriteau portant son nom, domicile et profession, la cause de sa condamnation et le jugement rendu. Tous ses biens furent confisqués. " Ce fut la veille du départ que l'on ferra les forçats qui devaient partir pour le bagne... Après l'appel et la fouille chacun endossa son costume de route qui n'était autre que celui qu'il portait lors des son arrestation, mais lacéré afin de prévenir toute évasion. Le ferrement achevé la chaîne s'ébranla vers Brest. Paris étant le lieux de rassemblement des condamnés, le noyau de la chaîne principale se grossi en route des apports des prisons provinciales..... " Avant le déferrement; opération effrayante et dangereuse risquant la mort pour un simple mouvement de tête lors du cisaillement du collier de fer. Assis sur un tabouret Michel MORVAN dut poser la tête sur un billot, et là un ciseau à froid frappé à la masse chassa le boulon rivé qui fermait son collier de fer. Il se dépouilla de ses vêtements qui furent incinérés afin d'éviter toute transmission de germes. Ce ne fut qu'après s'être lavé, avoir été rasé et tondu qu'on lui remit la livrée du bagne qui se composait d'une casaque de laine, deux chemise, deux caleçon de toile, une vareuse de toile, un bonnet de laine rouge, une paire de bas et une paire de souliers. Les condamnés à temps portait un bonnet rouge pour se différentier des condamnés à perpétuité qui eux étaient coiffés d'un bonnet vert. Chaque vêtement portait le matricule du forçat.... " Une clavette fut fixée à sa cheville et par une manille prolongée d'une chaîne il fut "accouplé" à un autre forçat.... " Chaque forçat ne pouvant demeurer oisif devait exécuter avec soumission et résignation son travail imposé, devant payer à l'Etat ce que celui-ci faisait pour eux. Dans le cas contraire les punitions ne se faisaient pas attendre. La bastonnade à l'aide d'un cordage goudronné étaient souvent donnée. Le forçat était étendu sur un lit de justice pour subir le châtiment., mais suivant la faute cela pouvait être un prolongement de la peine et même la mort par la guillotine. Evidemment une exécution capitale se faisait en grand cérémonial, tous les forçats y assistant et tête nue face à l'échafaud..... " Quand il tomba malade. On le conduisit alors à l'Hôpital Maritime ce qui lui apporta l une amélioration dans la routine des repas habituels : un peu de viande et quelques légumes verts lui permirent de reprendre quelques forces mais au matin du 4 juillet 1808 la mort devait l'emporter dans sa trente-septième année.....
le détail dans l'article de Docteur Kervarec dans les "Mémoires de la ville de Douarnenez" N° 12 |